REHABILITATION DE LOGEMENTS ET TIERS-LIEUX DANS L’EURE, POUR POSTE HABITAT NORMANDIE

Sites : Broglie – Verneuil d’Avre et d’Iton – Saint-Sébastien – Etrépagny

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

REHABILITATION DE 27 LOGEMENTS EN SITE OCCUPE

Asnières-sur-Seine – Etudes en cours pour I3F

 

Les 27 logements sont répartis dans deux immeubles en R+5 et R+4, le premier sur rue et le second en fond de parcelle, accessible depuis une cour commune. Les deux immeubles sont des constructions des années 30 de type HBM en brique de terre cuite avec des ouvrages de serrurerie de type art déco.

Le projet prévoit la réhabilitation thermique des deux immeubles avec le ravalement des façades, l’isolation des toitures terrasses, la mise en place d’une production d’eau chaude collective et l’isolation thermique intérieure dans les pièces humides. L’ensemble des cuisines et salles de bain des logements seront refaites.

Le projet prévoit également la rénovation des locaux communs et l’aménagement paysager de la cour.

 

 

 

 

Elévation de la façade existante sur rue avant travaux

 

Photographie de la façade existante sur cour avant travaux

 

 

 

EXPOSITION « AU DELA DE L’ARCHITECTURE »

Exposition « Au delà de l’architecture », organisée par Toit et Joie à la maison de l’architecture d’Ile de France en automne 2020

90 ans d’engagement au service de l’habitat social et de l’architecture.

Rédaction par l’agence des textes de présentation des bâtiments et du livre d’exposition.

 

 

 

 

 

« L’architecture est un art sous contraintes socio-économiques », Paroles de George Mercadal

Quel regard portez-vous sur l’évolution du logement social depuis 60 ans ? Pensez-vous qu’il s’agisse d’un secteur en expansion, un secteur d’engagement citoyen et d’inventivité de la ville ?

Le logement social a été LE laboratoire d’évolution de l’architecture et des constructions neuves en France jusqu’au milieu des années 80. Depuis les les équipements publics ont pris cette place. Ils ont connu un boom d’investissement fantastique, qui a permis aux architectes d’innover.

Le logement social n’est plus le leader, le porte-avion unique de l’innovation architecturale, qu’il était de 1950 jusqu’au milieu des années 80. La réforme de la règlementation HLM de 77 a créé une période flamboyant de ce point de vue.. Le point d’inflexion a été atteint lorsque la préoccupation économique, sous l’effet de la baisse des aides de l’Etat et de l’accroissement des coûts, est devenue prédominante. Un certain nombre d’organismes s’efforcent de persévérer, malgré tout, dans cette voie. Je considère que T&J en est et y réussit remarquablement.

Sur le plan social il y a eu, vers la fin des années 80, une césure similaire, d’ailleurs pour les mêmes raisons. L’accroissement des surfaces de cellules, tendance permanente j, depuis l’après-guerre, s’est interrompu, voire inversé. C’est tellement dommage que cela m’autorise à dire, que la qualité d’usage a cessé de s’améliorer. Car les qualités techniques, qui ont fait un bon, notamment l’isolation thermique, n’ont fait que maintenir le niveau de confort malgré l’augmentation des prix de l’énergie. Mais si l’on raisonne habitat, on doit ajouter que la localisation et la moindre taille des opérations, leur insertion dans l’environnement urbain,  ont apporté un accroissement de qualité remarquable.

En 1981 nous avons connu le débat sur la décentralisation du logement social. Le ministre du logement a subi une pression énorme. Il y a résisté et je l’y ai aidé, convaincu comme Roger QUILLIOT, Ministre et Maire de Clermont Ferrand, que cela signifierait une baisse dans l’intérêt porté à la qualité du logement social. Voire même à sa quantité, vu les résistances du voisinage, auxquelles les maires étaient encore plus sensible qu’aujourd’hui, car HLM voulait encore dire Tours et Barres.

Pour être complet, j’ajouterais que l’Etat n’a pas su – entre 1955 et les années 80 – engendrer une génération de fonctionnaires intéressés par le logement social.

Aujourd’hui, la décentralisation du permis de construire, la disparition de l’urbanisme opérationnel public, et la politique, heureuse, de refaire la ville sur la ville, , fait des maires les seuls fabricants possibles de foncier pour les HLM. Mais sans instrument juridique pour maîtriser la spéculation immobilière, ils nous mettent en concurrence avec les propositions des promoteurs, sur les mêmes parcelles. Ou en concurrence entre organismes, dans les compétitions, ouvertes ou feutrées, organisées par les promoteurs pour céder les 20 ou 30 % de logements sociaux auxquels les communes les astreignent.

On ne peut dire que ces mécanismes, issus de la décentralisation, mettent la compétition au service de la qualité !

 

On dit que Toit et Joie est un bailleur social engagé, au plus près de ses locataires. Quel regard portez-vous sur l’évolution de Toit et Joie ?

Toit et Joie est un des rares bailleurs qui continue à organiser des concours d’architecture. C’est là le moyen de faire le tour des questions que pose un projet. Trois ou quatre architectes réfléchissent et s’expriment avec des sensibilités différentes, et le concours est donc un instrument d’analyse  remarquable, qui permet au maître d’ouvrage d’affiner ses intentions et son programme.

Sur le plan quantitatif, Toit et Joie est filiale de La Poste, aujourd’hui la première entreprise de main-d’œuvre en France. Elle est, à ce titre, un instrument de la politique sociale de La Poste. Cela la conduit à une obligation de développement soutenu. Mais elle y éprouve de grandes difficultés, notamment en Ile de France, pourtant son territoire d’élection depuis son origine, du fait de la difficulté d’accès à un foncier raisonnablement spéculatif, dont nous venons de voir le mécanisme.

Construire du social de qualité, sur un marché foncier concurrentiel, et on sait combien en Ile de France, relève du tour de force. Il aurait fallu, ou il faudrait, c’est mon avis depuis longtemps, accompagner cette volonté, heureuse et nécessaire, de localiser le logement social dans la ville, d’une pratique beaucoup plus offensive de la menace de préemption, et de la préemption. Le morcellement communal, la faiblesse politique des regroupements communaux, n’y conduisent pas les élus locaux. En l’absence de présidents d’agglomérations élus au suffrage universel direct, seul l’Etat a, la distanciation nécessaire pour prendre une telle attitude offensive. Quel tolet ce serait ! La règle des 30% de logements sociaux par commune ne fait que déplacer la spéculation, du foncier à la VEFA, comme déjà dit, viciant ainsi cet excellent mécanisme pour la mixité.

Interview menée par Julie Degand et Pierre Thirault